Le climat des affaires s’assombrit pour les chefs d’entreprise

L’indicateur synthétique « le climat des affaires » de l’Insee est tiré des enquêtes de conjoncture et résume la façon dont les chefs d’entreprise voient la conjoncture.

En octobre 2023, le climat des affaires en France s’inscrit en baisse par rapport à septembre (-2 points à 98) et passe au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Le climat est en baisse dans tous les secteurs d’activité.

  • Dans le commerce de détail, y compris commerce et réparation d’automobiles, le climat des affaires se détériore fortement (-5 points à 98), d’après le jugement sur les intentions de commandes et les perspectives générales d’activité du secteur.
  • Dans le bâtiment, l’indicateur de climat des affaires s’assombrit également (-2 points à 103), en lien avec les soldes d’opinion sur l’activité passée et prévue, mais reste au-dessus de sa moyenne de long terme, avec des carnets
    de commandes estimés à plus de 8 mois de production
    (contre 6 en moyenne historique).

Dans les services, l’indicateur de climat des affaires fléchit légèrement de nouveau (-1 point à 98) du fait de la dégradation du jugement des chefs d’entreprise sur les perspectives générales du secteur. S’il atteint son plus bas niveau depuis avril 2021, il reste néanmoins dans sa moyenne de longue période.

  • Enfin, dans l’industrie, le climat des affaires se replie légèrement en octobre (-1 point à 98) ; il évoluait déjà sous sa moyenne de long terme depuis août. Cette légère baisse s’explique par la dégradation du solde d’opinion sur les perspectives personnelles de production.

Si le recul du climat des affaires global et son passage sous sa moyenne de longue période ne sont pas de bonnes nouvelles pour l’économie française, ils sont cependant à relativiser. En effet, le niveau moyen de long terme n’est pas le seuil de retournement de l’activité et serait associé en moyenne à une croissance positive. Un climat des affaires sous ce niveau n’indique donc pas forcément une baisse de l’activité. Celui d’octobre reste par ailleurs très proche de sa moyenne de long terme, loin du niveau identifié empiriquement comme le seuil de retournement de l’activité (autour de 80).

Une embellie côté emploi ?

Le climat de l’emploi reste au-dessus de sa moyenne de longue période malgré un léger repli en octobre (-1 point à 104). Les optimistes y verront une bonne nouvelle en évoquant une certaine résilience du marché du travail face au ralentissement de l’activité. Les économistes de l’Insee et ceux de l’OFCE prévoient respectivement un coup d’arrêt des créations d’emplois et des destructions de postes. Certains autres plus pessimistes voient un signal de récession qui pourrait se durcir avec la récente dégradation de la situation géopolitique au Proche-Orient.